La méditation Vipassana est souvent considérée comme étant la plus ancienne des techniques de méditation Bouddhiste. Elle viendrait directement des enseignements de Bouddha lui-même. C’est une technique par laquelle on pratique l’examen de soi, une sorte d’approche quasiment scientifique d’observation de soi. Nous sommes alors amenés à voir les choses telles qu’elles sont réellement, dans leur véritable perspective, dans leur vraie nature. Avec pour résultat d’aboutir à la purification totale de l’esprit et à la pleine présence. Bien que tirant ses sources de pratiques Bouddhiste, la méditation vipassana est une technique de méditation totalement laïque et détachée de toutes religions.
La méditation Vipassana est une technique de méditation très ancienne de l’Inde, redécouverte il y a plus de 2 500 ans par Gotama le Bouddha, l’Éclairé. Cette technique a aidé un grand nombre de personnes en Inde à sortir de leurs souffrances et à atteindre un niveau de croissance élevé dans tous les domaines de l’activité humaine. Par la suite, la technique s’est étendue aux pays voisins comme la Birmanie, le Sri Lanka, la Thaïlande et beaucoup d’autres.
Après quelques siècles, elle tomba dans l’oubli et se perdit en Inde ainsi que dans de nombreux autres pays. C’est en Birmanie que la technique survécu et avec sa pureté originelle grâce à une lignée d’enseignants d’où SN Goenka fut la figure la plus connue.
En effet, après 14 ans de formation à cette technique Goenka décida de ramener la technique dans son pays d’origine l’Inde puis de la répandre dans le monde entier pour aider l’humanité à se libérer de l’illusion et de la souffrance.
La propagation de cette technique devint pour Goenka sa mission de vie. Il enseigne la technique en Inde depuis 1969 et dans d’autres pays depuis 1979. De nombreuses recherches ont étés faites autour de cette techniques notamment sur l’application de la technique Vipassana dans des domaines tels que la santé, l’éducation et le développement social.
Des milliers de personnes de tous les horizons, en Inde et à l’étranger, ont suivi ces cours et en ont bénéficié. La technique est non sectaire et ouverte à tous sans distinction de race, de caste, de religion ou de nationalité. Tous les cours sont financés uniquement par les dons de ceux qui ont suivi un cours et qui ont eux-mêmes bénéficié d’avantages et souhaitent que les autres en bénéficient de la même manière. Ni le professeur ni les professeurs assistants ne profitent de manière matérielle des cours. En vertu de cette politique, l’enseignement de Vipassana peut être diffusé dans un but pur et sans aucun commercialisme.
L’objectif de la technique est de purifier l’esprit. Toutes les actions humaines émanent de l’esprit et un esprit pur est par nature plein d’amour et de compassion, de joie sympathique et d’équanimité. La pratique soutenue de Vipassana entraîne la transformation totale de la personnalité humaine.
L’apprentissage de la méditation vipassana nécessite en règle générale de suivre un cours en résidence de dix jours avec un professeur qualifié. Durant ces cours, un petit nombre de règles de conduite morale sont à suivre. Ainsi dans un silence total pendant les 10 jours, les participants sont invités à ne pas tuer un être vivant, ne pas voler, observer un total célibat, ne pas mentir ou prendre de substances intoxicantes. La règle du silence (Sila) est un élément indispensable de cette technique. Le but étant d’atteindre une parfaite tranquillité d’esprit pour pouvoir le purifier en profondeur ainsi toutes activités agitant l’esprit sont à mettre de côté. Un esprit agité ne peut pas suivre le chemin de la vérité, le chemin de l’exploration de soi.Des moments de paroles seront cependant autorisés lors des entretiens avec le professeur.
Durant ces dix jours, le pratiquant sera guidé aux travers de différentes étapes et techniques pour aboutir à la technique pure de Vipassana.
La position pour pratiquer la méditation vipassana est une nouvelle fois la position assise. Par terre de préférence mais vous avez la possibilité de prendre une chaise si besoin. L’important est de garder le dos bien droit, ne pas s’endormir et ne pas bouger pendant la pratique.
L’étudiant commence la pratique en observant la respiration : la conscience du flux naturel du souffle entrant et sortant, juste souffle. Cette technique s’appelle Anapana. Deux choses se passent à ce stade de la pratique : progressivement, l’esprit se concentre sur le processus de respiration et en même temps, l’étudiant prend conscience de la relation entre les états mentaux et la respiration. On observe que chaque fois qu’il y a une certaine agitation dans l’esprit due à la colère, à la haine, à la peur, à la passion, etc., la respiration normale est affectée ; ça dérange. Bien que cela se produise tout le temps, l’élève découvre ce processus pour la première fois, puis poursuit la pratique sans être perturbé par le changement de respiration. À mesure que l’esprit se concentre de plus en plus, il commence à se calmer, le rendant apte à pratiquer Vipassana.
Si une pensée ou une sensation apparaît ici, laissez la passer comme un petit nuage dans le vaste ciel que vous êtes. Ne vous jugez pas si vous partez dans vos pensez encore et encore, revenez simplement à chaque fois que cela se produit à votre respiration. L’observer sans la forcer.
La méditation Vipassana consiste à scanner son corps de haut en bas puis de bas en haut doucement. Comme passer notre corps au laser, le laser de notre conscience. On essaie de ressentir la moindre petite sensation, infime ou grosse dans chaque partie scannée et l’observer sans la juger ni réagir.
On observe des sensations dans toutes les parties du corps : chaleur, froid, battements, pulsations, légèreté, lourdeur, démangeaisons, brûlures, douleurs, etc. On observe que ces sensations apparaissent et disparaissent. On comprend leur caractère impermanent, leur nature éphémère, au niveau expérientiel.
Un des maîtres mots de cette technique est en effet l’Impermanence et le second est l’Équanimité. L’équanimité car nous apprenons durant cette technique à ne pas réagir aux sensations, ne pas les juger, ne pas les aimer ou les détester mais juste les observer simplement, sans rien en vouloir.
Une bonne compréhension de ce processus naturel est en effet une percée. On observe ces sensations de manière objective sans aucune identification du «je», du «moi» ou du «mien». L’élève n’est qu’un observateur des phénomènes psychiques et corporels en constante évolution. Une pratique continue et appropriée de Vipassana entraîne même l’élimination du concept d’observateur. Seule l’observation reste.
L’esprit devient plus propre et plus pur. La conscience s’établit et la faculté d’analyse de l’esprit devient plus nette, vous êtes tranquille, calme, concentré et droit. Ces facteurs d’illumination mènent à la libération, à une intense présence ici et maintenant.
Tout cela ne se fait pas simplement en suivant un cours de dix jours. Il n’y a pas de raccourci; il faut faire des efforts soutenus; il faut travailler. Mais l’objectif est réalisable par tous. Un cours de dix jours suivi d’une pratique régulière met en branle un processus d’amélioration qui vaut la peine d’être tenté, sublime et enrichissant.